Comment casser les représentations genrées et élitistes des maths ?  

Après le constat dressé dans le premier article synthétisant notre table ronde, voici maintenant les pistes données par les intervenants pour casser ces représentations genrées et élitistes des mathématiques : 

  • Faire un travail de confiance en soi à la fois pour les enseignants et les élèves, cela suppose un soutien des tutelles, une considération envers nos métiers (de la part de la hiérarchie, des politiques, du gouvernement, de la société) et de ne pas rejeter la “faute” de ce manque de confiance sur celles et ceux qui la vivent.
  • Soutenir et former les enseignants1 qui manquent d’aisance et de confiance pour pouvoir transmettre les mathématiques. Il faut les accompagner, leur donner les moyens de progresser par des échanges de pratiques inter-niveaux en incluant l’université et les chercheurs qui doivent pouvoir éclairer les enseignants qui eux peuvent partager leurs expériences de terrain et leurs vécus pour alimenter la recherche. 
  • Ne pas laisser les mathématiciens penser qu’ils sont seuls à faire des maths et seraient les gardiens du temple, mais davantage penser les mathématiques de manière pluridisciplinaire. 
  • Diversifier nos élites dans l’enseignement supérieur en facilitant l’entrée dans les grandes prépas scientifiques : pour cela les lycéen·nes doivent être mieux préparé·es.
  • Mettre en place un système de sanctions / récompenses au niveau des établissements sur l’accès des filles aux spécialités scientifiques et concernant l’équité sociale par rapport aux maths.
  • Sortir de l’idée que l’enseignement de maths de l’année n sert juste à préparer les élèves à l’année n + 1, il faut que les choses prennent du sens rapidement pour les élèves.
  • Donner des modèles d’identification de femmes scientifiques2, au-delà de Marie Curie, ces modèles doivent être plus nombreux et diversifiés. 
  • Prendre plaisir à faire des maths soi-même et le transmettre aux élèves : oser ne pas tout savoir et chercher ensemble. 
  • Questionner notre rapport au savoir mathématique : son vécu scolaire peut empêcher le prof de prendre plaisir et de déployer un enseignement débarrassé de ces craintes. 
  • Développer une vigilance égalitaire pour veiller à nos stéréotypes : en enregistrant une séance de maths pour voir qui a parlé, qui a été sollicité, quelles interactions ont eu lieu… ou en chargeant des élèves d’observer et de noter ces éléments.

Le SE-Unsa très sensible à ces questions, intègre tous ces éléments de réflexion dans les revendications à venir, notamment concernant le suivi de la réforme du lycée.

1. Cf. l’article de Nathalie Sayac “Comment casser les représentations élitistes et genrées des maths en formation ?
2. Cartes d’identité de femmes scientifiques sur le site de l’académie de Créteil

Photo de Mikhail Nilov