Pour une propreté heureuse

L’intérêt commun des parents, des enseignant.es, de l’institution, est le bien-être de l’enfant. C’est donc sur cette corde, comme dans d’autres domaines sensibles, qu’il faut jouer pour que la coopération entre parents et enseignant.es s’opère concernant la propreté des enfants.

Selon le code l’éducation, l’entrée en maternelle n’est pas conditionnée à la propreté de l’enfant. En effet, si on y pense, de quel droit retirerions-nous à un enfant la chance de grandir à l’école sous prétexte qu’il/elle n’a pas acquis la propreté ?

Dans ce cadre, il est primordial que tous les adultes ayant en charge les enfants fassent équipe afin de favoriser l’apprentissage de la propreté. Ainsi, les ATSEM intervenant dans les classes de tout-petits et de petits pourront être libérées de la tâche du changement des couches au plus tôt.

En premier lieu, dès l’inscription de l’enfant l’année précédant sa scolarisation, le/la directeur.rice  peut expliquer que la propreté de leur enfant, si elle n’est pas effective le jour de la rentrée, devra être un des premiers objectifs de sa scolarité.

Ensuite, durant les premières semaines de classe, sans pression, les adultes entourant l’enfant vont le solliciter pour aller très régulièrement aux toilettes et valoriser la réussite de la propreté ; cette démarche va être faite à l’école mais aussi à la maison autant que possible.

En effet, pour que chaque adulte se sente impliqué, les mot-clés sont co-éducation et dialogue, aussi bien avec l’Atsem, à qui on expliquera l’intérêt de ne pas laisser la couche – à moins que cela fonctionne avec une couche « pull-up »- , qu’avec les parents, auprès desquels il sera important de répercuter les réussites (ou les « accidents ») de leur enfant quotidiennement.

Afin d’éviter toute stigmatisation, le message permettant de réaliser que l’apprentissage de la propreté fait partie intégrante du développement du jeune enfant et que chaque enfant a son rythme propre, là comme ailleurs, est essentiel.

L’enfant lui-même est partie prenante : le déculpabiliser quand il y a un « accident »,  le féliciter quand, à la fin de la demi-journée ou de la journée, la couche ou la culotte est sèche, lui permet de se sentir en sécurité et de valoriser ses efforts. Le message délivré aux autres enfants de la classe joue aussi un rôle : il faudra être attentif à couper court aux moqueries possibles et se garder de laisser échapper des « encore un accident ! ».

Comme le dit Vivianne Bouysse, inspectrice générale de l’éducation nationale spécialiste de la maternelle, si un enfant n’est pas propre en arrivant à l’école, cela peut être un projet mis en place lors de la première période, projet qui implique tous les adultes. « Parfois, une ou deux semaines d’observation des autres et de mimétisme suffisent pour donner l’envie à l’enfant d’aller aux toilettes », rassure la psychologue Héloïse Junier.  En effet, les enfants veulent grandir et ne pas se sentir différents des autres.