Immersion imminente : découvrez le système éducatif canadien !

Décollage immédiat, direction les terres canadiennes…

Cette photographie a été prise il y a maintenant deux ans, presque jour pour jour. Vous n’avez pas manqué ce camaïeu de rouge : c’était la Saint-Valentin !

À l’occasion de cette date anniversaire qui annonçait mon retour dans l’hexagone, je souhaitais aujourd’hui vous faire part du système éducatif canadien, à la lumière de mon premier voyage dans le golfe du Saint-Laurent !

Mais avant tout, un peu de mise en contexte et de géographie : les faits que je relate se sont déroulés lors de mon stage de relations internationales, pendant ma dernière année d’étude dans l’enseignement. J’ai endossé le rôle de professeur des écoles en Kindergarten correspondant à la Grande Section en France. Les jeunes canadiens n’ont qu’un an de maternelle avant d’intégrer le CP (= Grade 1). Il s’agissait d’une classe d’immersion français dans une école totalement anglophone. Pour la première fois de ma vie, j’ai pris l’avion direction Charlottetown, capitale de l’île du Prince Edouard, petite province maritime située l’est du Canada.

15 Janvier 2020, température (plus que) négative, ressenti -35°. Il est 7 heures du matin, et tous les habitants de l’île écoutent la radio locale: c’est à ce moment où nous savons si l’école ouvre à l’heure, si elle retarde l’accueil des élèves, ou si elle ferme pour la journée. Vous l’avez compris, nous vivons en fonction de la météo. Des températures et un vent trop froid étant beaucoup trop dangereux pour les élèves (évitons de devoir les amputer de quelques phalanges gelées faute de gants étanches !).

Une journée en maternelle, ça ressemble à quoi ?

  • 8h20 : Accueil des élèves dans la salle de classe. On dépose ses bottes de neige et sa tuque dans le couloir
  • 8h30 : Chant de l’hymne national, O Canada ! En anglais ou en français selon les jours
  • 9h00 : Rituels (date, phrase de la semaine, élève du jour) au point rassemblement, soit un grand tapis
  • 10h : Collation puis 15’ de récréation
  • 11h30 : C’est l’heure du déjeuner! Pendant 30’ dans la salle de classe. Chaque élève apporte son repas dans une boîte à dîner.
  • 12h : 30’ de récréation
  • Classe de 12h30 à 14h30, la sonnerie retentit : la journée est terminée !
  • « Chances » programme sportif après l’école

Et du côté des matières enseignées ?

Le programme d’étude est provincial, c’est à dire qu’il n’y a pas de directive au niveau du pays. Cela reste propre à chaque province (Nouvelle-Écosse, Terre Neuve…) L’apprentissage sous forme d’ateliers est extrêmement utilisé et répandu. Ils sont appelés « centres » : de littératie, de numératie, lecture à haute voix, musique, Éducation Physique, Écriture, bibliothèque… pour ce qui est de la maternelle et de l’élémentaire.

Au collège (Junior High School) et au lycée (High School), ce sont les matières fondamentales (mathématiques, anglais et français) qui forment un socle commun. Le reste sont des options choisies par les élèves parmi un très large panel.

Comment les élèves sont-ils notés ?

À la maternelle et élémentaire, on se base sur les RAFS, soit les résultats d’apprentissages fondamentaux à acquérir, afin de situer l’enfant. Cependant, aucun redoublement n’est possible. Ce qui favorise la différenciation.

En ce qui concerne le secondaire, les élèves sont notés en pourcentages. Par exemple, 50% et moins : insatisfaisant, 60% : correct, 70% et au-delà : très satisfaisant.

Focus sur : la pédagogie canadienne

Ce pays est connu et reconnu pour sa pédagogie innovante, et dont la France s’est déjà largement inspirée. En voici quelques exemples concrets que j’ai pu constater, apprendre et mettre en place sur le terrain :

La pédagogie au Canada, c’est ….

  • 30’ par jour de jeux libres (jeux d’imitation, d’écriture, costumes, accessoires,…)
  • de l’autonomie ! Cela est impressionnant à quel point des élèves de maternelle peuvent être aussi autonomes et ce même dans l’avancée consciente de leurs propres apprentissages.
  • une classe flexible : des poufs, des chaises roulantes, des rocking chairs, un coin regroupement tapis, (il n’y a pas de banc),…
  • des transitions entre les activités (séances) avec échauffement, réveil musculaire ou respiration pour un retour au calme.
  • Des supports variés : tableau blanc interactif, pâte à modeler, feutres, encre, veleda, coloriages, sable magique…
  • de la motivation : un accueil personnalisé choisit par l’élève (tape m’en cinq, danse, câlin,…) avec l’enseignante, un système de notation journalière de comportement sous forme de blocs légos (3), des prix pour remplacer les traditionnelles images (utiliser l’ordinateur 15’, utiliser la chaise de l’enseignante, manger son repas sur le tapis avec un ami,…), l’application Classdojo (Facebook de la classe) avec des points (« parle en français », « suit les directives », « travaille fort ») visibles par les parents, l’application Gonoodle en fin de journée : chorégraphies en musique.

Tout autant de possibilités innovantes, au service des élèves et de leurs différents besoins, qui s’efforcent toujours de rendre l’apprentissage presque sur-mesure, ça fait rêver, non ?

Laurine Grosjean, le 11 Février 2022

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Bonne lecture !