Dispositif plus de maîtres que de classes (pdmqdc)

pdmqdc1

Rencontre avec trois collègues travaillant en éducation prioritaire, dans l’une des futures REP de la rentrée 2015. Deux enseignantes de cycle 2 et l’enseignant rattaché au dispositif pdmqdc.

L’écriture du projet a été faite par la directrice, l’IEN et une CPC afin d’avoir un poste pdmqdc pour une durée non définie. L’ investissement de la circonscription et du département (un poste de conseiller pédagogique départemental qui suit le dispositif et qui est rattaché à la DSDEN a été créé) sont à noter. L’IEN s’est montré à l’écoute des enseignants qui expérimentent le projet.

Pour l’instant des équipes de circonscription se réunissent pour élaborer des projets communs.

Les collègues interrogés pensent que les formations doivent concerner toute l’équipe concernée et pas seulement l’enseignant nommé sur le poste pdmqdc.

Le dispositif est rattaché au projet d’école à travers chacun des axes : langage, compréhension en lecture, résolution de problèmes, citoyenneté et autonomie.

Le nouveau projet d’école prendra en compte directement le dispositif pdmqdc, certaines fiches action s’y réfèreront.

Les indicateurs retenus proviennent des résultats aux divers évaluations de début d’années de CP et de CE1 mais aussi de celles qui ont été faites en janvier (ce qui a permis des modifications du dispositif en cours d’année).

 

Les 4 classes du cycle 2 sont prises en charge. En compréhension de texte, certains élèves sont plus aidés au niveau lexical afin de mieux entrer dans les récits proposés.

Avant les vacances, l’équipe concernée fixe les priorités après avoir fait un bilan. Il y a les 5 enseignants. La directrice se joint parfois à eux.

Après un an de pratique, la stabilité de l’équipe a fait, qu’en juin, ils ont pu prévoir le début de l’année suivante : ateliers lecture pour les ce1, utilisation de la maîtresse G pour des élèves à besoins particuliers. Le démarrage a été rapide.

Changement depuis l’an passé : trois groupes de niveaux l’an passé, cette année le maître en plus est dans la classe à part pour quelques moments à l’oral. Les élèves commencent tous ensemble et ensuite la différentiation se passe en classe, les instits leur apportent des aides particulières. Le projet de classe est facilité, tous les élèves ont les mêmes repères, il y a moins de stigmatisation. Ce n’est pas le même enseignant qui s’occupe à chaque fois du même groupe, ça tourne.

Des essais sont faits, le maître en plus transpose ses expériences dans les autres classes.

Développement de l’autonomie : un des enseignants se place à un endroit dans la classe comme personne ressource, les élèves ont la possibilité d’aller lui demander de l’aide mais pas sans arrêt. Cette aide est formalisée par des jetons donnés en début de séance. Un élève a le droit à autant d’aide qu’il a de jetons. On peut faire varier le nombre de jetons que l’on donne à chacun, c’est une première différenciation. Les élèves doivent apprendre à gérer leurs jetons afin de demander de l’aide lorsqu’ils en ont vraiment besoin.

Les fiches de préparation circulent entre les enseignants. Elles formalisent le travail effectué, servent de base à chacun et facilitent la continuité.

Les critères d’évaluation n’étaient pas vraiment définis à la base. Une grille a été établie par les enseignants en langage (axe majeur) mais rien n’a été demandé officiellement. Il n’y a donc pas eu de pression à ce niveau là pour l’instant.

Plus value : les élèves ont plus confiance, ils participent davantage. Il y a une meilleure cohésion, les enfants se sentent plus concernés par le projet d’apprentissage. L’autonomie est accrue et les outils disponibles en classe sont mis avant. Il y a une meilleure prise en compte de la difficulté :  » Seul, on ne peut pas faire ce que l’on fait à deux, on passe beaucoup plus de temps à dire ce que l’on a fait, comment on l’a fait lorsque l’on est deux en classe. » Il y a un réel enrichissement pour la pratique de classe : le temps d’observation est augmenté, le temps de recul plus important, enfin le bilan de fin de séance entre collègues permet de préparer la séance suivante. Les échanges entre collègues sont multipliés.

Les séances à 2 enseignants demandent plus de concentration et d’implication aux élèves, ils ont l’air d’être plus fatigués après une telle séance, suite aux nombreuses sollicitations.

Le dispositif (pdmqdc) est un dispositif de prévention, pas de remédiation.

Le premier cru ayant eu deux ans de pdmqdc sera en CE2 l’an prochain, les enseignants auront déjà un peu plus de recul pour juger de l’efficacité du dispositif.

Pour la prévention, un maître en plus, c’est mieux qu’une classe en plus : concertation, recul, regards croisés in situ. Pourvu que le projet soit correctement mis en place : intervention dans peu de classes (une à deux séances par jour). Pas de saupoudrage, cela n’a pas de sens. Implication de l’équipe.

Laisser un commentaire