« Petits Scribes » un projet histoire/mathématiques en collège

anaele herzogAnaële HERZOG, professeure d’histoire-géographie dans l’académie de Besançon, participe à un projet histoire/mathématiques en 6ème dans son collège, témoignage…

1) Pouvez-vous expliquer comment est né ce projet d’atelier des petits scribes et quels en sont les principaux objectifs ?

Une collègue de mathématiques de mon précédent collège, faisant partie du groupe de travail de l’IREM de Besançon, m’avait parlé de cette activité à mener avec les élèves qu’elle avait pu observer quelques années auparavant. Nous venions alors de faire une séance en co-enseignement sur le tableau « La Cène » de Léonard de Vinci (5ème) et travailler en binôme mathématiques/histoire-géo sur un projet court nous avait alors réellement emballées.
Les principaux objectifs du projet Petits Scribes sont de revenir en histoire sur les débuts du programme de 6ème sur l’Orient ancien : les élèves peuvent ainsi s’identifier à de jeunes scribes et à leur parcours d’apprentissage. Du point de vue mathématique, le fait d’essayer de compter en base 60 permet de motiver la division qui est (re)vue en sixième. La manipulation de tablettes d’argiles permet aux élèves une approche plus ludique des deux disciplines… et un souvenir à ramener à la maison !
Je remercie encore chaleureusement les intervenantes de l’IREM de Besançon qui sont venues au collège et ont fait passer une belle matinée à toutes les classes de 6ème, ainsi que mes collègues d’histoire et de mathématiques du collège.

2) En quoi l’approche inter-disciplinaire qui associe les mathématiques et l’histoire a été un plus dans la conduite de ce projet ? 

Il est essentiel que les élèves comprennent que les différentes disciplines enseignées au collège interagissent entre elles et que les savoirs et savoirs-faire transmis dans l’une sont transposables dans d’autres. Dans ce projet précis, les élèves ont besoin du contexte historique pour comprendre ces sociétés et leur besoin de tenir une comptabilité précise. Le lien se fait également entre mathématiques et archéologie, la dernière ayant besoin de la première pour déchiffrer les tablettes retrouvées à Nippur dans une école de scribes.

Ce projet de l’atelier petits scribes peut en réalité intégrer un projet plus vaste sur la naissance de l’écriture, en lien avec les programmes de mathématiques, histoire, français et les professeurs-documentalistes.

Cela permet aux élèves de sixième une première approche des EPI, dans un projet moins ambitieux certes mais avec le même objectif d’approfondir les compétences acquises dans chacune des matières afin de construire une réalisation concrète : une comptabilité sur tablette d’argile.

3) Trouvez-vous que la mise en place de ce projet a eu un impact positif sur la motivation des élèves dans votre discipline ?

J’ai la chance d’avoir des élèves très motivés et curieux dans mes classes de 6ème, mais il est vrai que ce genre de projet redonne un nouveau souffle à leur curiosité car ils se sentent alors acteurs de la discipline. Ainsi les travaux rendus après ce projet ont été plus approfondis : lors d’une activité sur Alésia, les élèves n’ont pas hésité à faire des recherches de leur côté, à demander des sources aux professeurs-documentalistes et à me rendre des parchemins très réalistes pour certains !

Ces projets permettent aux élèves en difficultés de sortir du cadre du cours « classique », d’oublier certains obstacles (lecture, compréhension des consignes lors des études de documents…) et de réaliser qu’ils peuvent eux-aussi réussir dans la discipline grâce à leur investissement.

4) Un projet peut en cacher un autre… la réforme du collège met l’accent sur les EPI. Quelles sont vos idées en la matière ?

En 5ème, le documentaire « Demain » me semble être un point de départ intéressant concernant l’EPI « Transition écologique et développement durable ». Ce documentaire permettrait aux élèves de dépasser le catastrophisme et de comprendre que des solutions sont possibles. Et pourquoi ne pas alors en effectuer certaines dans l’établissement !

En 4ème, faire travailler les élèves sur la création d’un voyage virtuel sur Google Earth à partir de carnets de route de migrants (TICE).

En 3ème, un concours de bande-dessinée « Bulles de mémoire » propose de créer des planches par classe sur le thème des souvenirs (de la Libération, de la guerre…). Le fait que l’EPI soit intégré à un concours pourrait motiver les élèves à donner le meilleur d’eux-mêmes et rendre le projet vraiment vivant et collaboratif.

Propos recueillis par David Collilieux

 

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