Suite à la conférence de consensus sur « écrire et rédiger » organisée par le CNESCO à la mi-mars, le jury vient de publier ses préconisations à l’intention de l’institution et des enseignants.
Trois constats ont été mis en avant :
- 40 % des enseignants de CM2 déclarent n’avoir reçu aucune formation à la langue française, son apprentissage et son enseignement (Depp, 2013).
- En CP, les activités d’écritures représentent 2h 23mn par semaine, soit près de deux fois moins que les activités de lecture (Lire et écrire au CP, 2016).
- Les élèves français sont parmi les plus nombreux à ne pas répondre aux questions ouvertes en CM1, particulièrement lorsque la réponse doit être longue : 15 % de non réponse (9 % pour la moyenne des pays Européens, PIRLS, 2011).
Les préconisations du jury portent sur 10 points :
- Faire écrire les élèves dès l’école maternelle :
Un apprentissage du geste précoce et progressif ainsi qu’un travail sur le lien entre graphèmes et phonèmes permettront aux élèves d’entrer plus rapidement dans la lecture et l’écriture en arrivant au CP.
L’apprentissage de l’écriture sur clavier doit se faire dès l’école élémentaire en utilisant des logiciels adaptés. Les enseignants doivent donc être formés à l’utilisation de ce type d’outils et les établissements doivent être équipés. L’écriture sur clavier doit être également mise en avant pour les élèves ayant des difficultés dans la préhension du stylo.
Plus les élèves écrivent, plus ils progressent. Il faut créer des activités leur permettant de rédiger en pensant à être progressif dans ce qu’on leur demande.
Le brouillon est un outil utile aux élèves et aux enseignants. Sur ce support, les enseignants peuvent agir sur le fond de ce qu’écrivent les élèves plutôt que sur la forme. C’est un outil de recherche sur lequel il est plus facile de revenir sur ses erreurs.
La collaboration lors des phases de rédaction est bénéfique pour tous. L’apprentissage entre pairs permet une dynamique de classe et donne du temps aux enseignants pour observer ou aider ceux qui en ont le plus besoin.
Lien vers un exemple d’atelier d’écriture collective.
La transdisciplinarité de l’acte de rédiger fait que les élèves doivent pouvoir écrire dans toutes les matières. La préparation d’exposés, de compte rendu, de résumés, de questionnaires permet des types de rédaction variés.
Le travail sur l’orthographe et la grammaire peut se faire sur les textes écrits par les élèves mais pas seulement. Il faut les habituer à un regard réflexif sur ce qu’ils écrivent. Des corrections de phrases écrites par les élèves en collectif permettent une réflexion commune autour des règles grammaticales et orthographiques sur la base de productions concrètes. L’acquisition de vocabulaire doit se faire en contexte pour que les élèves comprennent mieux le sens des nouveaux mots.
Des recherches doivent être faites sur les apports des outils numériques sur les pratiques de classe afin que des pratiques efficaces soient mises en avant. A nouveau, la formation des enseignants doit suivre.
De nombreux élèves écrivent en dehors de l’école, ne serait-ce que par SMS. Ces écrits peuvent être utiliser pour des travaux de classe de façon motivante pour les élèves.
La formation sur la didactique de l’écrit doit se développer et proposer aux enseignants des situations motivantes pour les élèves.